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CORSE MATIN

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Bastia : un bateau dans les airs

Par: Hadrien Hubert

Publié le: 15 août 2021 à 20:00

Dans: Culture - Loisirs / Bons plans en Corse

Aussi improbable que cela puisse paraître, faire du bateau volant est possible. L'ULM-Hydro de la société Corsica Aero permet aux touristes et locaux de voler au-dessus de la mer Tyrrhénienne. Reportage à la plage de l'Arinella

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Faire voler les humains, Léonard de Vinci en a toujours rêvé. 400 croquis pour théoriser notamment la vis aérienne, souvent interprétée comme l'ancêtre de l'hélicoptère.

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L'inventeur toscan s'est également inspiré des oiseaux pour mettre au point l'ornithoptère qui se caractérise par le déploiement de deux grandes ailes. À la plage de l'Arinella flotte au-dessus de la mer Tyrrhénienne une drôle de machine aux ailes orange.

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Il s'agit d'un ULM-Hydro, autrement dit un bateau volant. En aucun cas, il n'est le fruit de l'invention de De Vinci ni même d'un savant à la recherche de notoriété.

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Un début d'histoire loin de Corse

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Une voile de pendulaire, un bateau entre cinq et dix mètres de long plane à proximité de la ville. Comme destinations possibles : de l'Arinella au port de commerce pour le trajet le plus court et jusqu'à la tour génoise de Miomo pour le voyage le plus long.

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En 2015, la société Corsica Aero est créée. Fabrice Verriere et Philippe Vicente obtiennent leur brevet de vol à Bourg-en-Bresse et se lancent dans l'aventure aérienne. Le premier est originaire de la région lyonnaise tandis que le second bourlingue " un peu partout en France. "

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Après l'obtention de leur diplôme et plusieurs heures d'initiation à Corte, ils franchissent le pas en s'installant sur la plage de l'Arinella. Une étendue de sable que Corsica Aero partage avec Bastia Jet dont les remous causés par les scooters des mers recouvrent momentanément la surface de l'eau.

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En ce jour de houle et de vent à Bastia, les deux compères sont contraints de prendre leur mal en patience : " Avec ces conditions, on ne prend aucun risque, on ne vole pas ", explique Fabrice Verriere.

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Une manière de rester les pieds sur terre face à l'emballement croissant provoqué par leur appareil. Il attire le regard de passants intrigués, certains osent s'aventurer tandis que d'autres préfèrent rester à quai.

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Là-haut, la mer paraît si bleue

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Avec la crise sanitaire, seule "une trentaine de vols" ont été réalisés en 2020, un manque à gagner non négligeable face à l'achat d'une machine dont le coût s'élève à " plusieurs milliers d'euros " et dont l'entretien est à faire constamment.

Une semaine plus tard, la météo est favorable pour survoler la mer. La citadelle, le port de Toga et la mer Tyrrhénienne comme toile de fond. Au départ, une accélération progressive de l'engin sur l'eau, comme un avion qui prend de l'élan avant de s'envoler.

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Une fois en l'air, l'ULM-Hydro amorce un virage, un début de boucle pour transiter de la plage vers le nord. Alors que le vol se déroule à une vitesse " de 70 à 80 km/h ", ce sont des sensations de lenteur et d'apaisement qui envahissent les esprits.

En cas de défaillance du moteur à propulsion ou autre problème, le bateau volant dispose de " la plus grande piste d'atterrissage possible ", la mer. Chaque matin, avant de débuter la journée, quarante-cinq minutes de contrôles sont nécessaires.

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Bien que la machine volante utilise la voile pour planer, " il faut une vingtaine de litres d'essence par heure pour que l'hélice propulsive fonctionne au mieux. Ensuite, la voile va progressivement se gonfler avec l'air et la vitesse permet de stabiliser la machine ".

À 150 mètres d'altitude, on se prend pour un volatile qui pourrait voir son reflet à la surface de l'eau.

Un sentiment " indescriptible " dont ne se lassent pas les deux acolytes à l'origine du projet : " Avant, j'exerçais un métier stressant sur le Continent et c'est en vivant en Corse qu'on se rend compte véritablement de la différence, explique Fabrice Verriere. 

Aujourd'hui, quasiment tous les matins, je vais à la plage et je vole et je fais voler les gens. Je ne me lasserai jamais de cette liberté qu'on retrouve dans les airs. " Une liberté qui se conjugue entre ciel et mer.

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